LANGAGE, EQUILIBRE ET CONSCIENCE

Il existe deux manière d’appréhender l’équitation. Soit, nous considérons que le cheval est dénué de raison et alors il convient d’appliquer une méthodologie qui implique de la technique qui s’appuie sur une compréhension horizontale et non dogmatique de la biomécanique. Mais cela, c’était avant car une nouvelle vision est en phase d’émergence. N’oublions pas que l’animal domestique était considéré comme un bien « mobilier » jusqu’à une époque très récente. Car c’est seulement depuis le 28 janvier 2015 que l’Assemblée Nationale a accepté de reconnaître l’animal comme « un Être vivant doué de sensibilité ». Et le cheval n’échappe pas à cette règle. Et pour preuve, la pensée unique de la fin du XXème siècle a été débridée en terme d’imagination quant à la création de systèmes de coercitions pour l’obtention de résultats dont la cruauté envers les chevaux n’a d’égal que le niveau d’ineptie et de mégalomanie de leurs auteurs. La postérité inscrira cette sombre période dans la décadence de l’équitation. Mais aujourd’hui s’ouvre une nouvelle ère. La chaine de formation du cheval doit se rompre et intégrer de nouveaux maillons. Ce sont ceux de la connaissance de l’intelligence et des capacités cognitives des chevaux. Des précurseurs scientifiques tels que la Pr MATSUZAWA de l’Université de Kyoto ont ouvert un chemin extraordinaire dont les résultats présagent des modifications de conscience en profondeur chez les cavaliers. Car la réalité de l’intelligence du cheval et de ses capacités cognitives ouvre le chemin vers la création d’un langage homme-cheval. De nombreux pionniers sont précurseurs, tels les Frères Pignon, Lorenzo, certains éthologues, mais également de nombreux cavaliers connus ou anonymes qui travaillent en toute discrétion et qui cherchent un chemin alternatif. Ils sont invisibles dans les médias, mais ce sont des passionnés, des cherchants qui se remettent en question tous les jours, car le chemin n’est pas encore tracé. Mais peu à peu, dans les années à venir, toutes ces expériences contemporaines vont s’unir aux préceptes des Maîtres du passé. Ils vont mutualiser leurs fruits et leur acquisitions qui permettront aux cavaliers futurs d’appréhender l’équitation par l’apprentissage et la construction d’un langage alchimique établi sur la conscience d’une intelligence et d’une sensibilité réciproque empreinte d’amour et de respect. Car qu’est-ce que l’équitation si ce n’est la recherche de l’Equilibre qui permet d’apprendre au cheval à optimiser le port du cavalier dans toutes les circonstances et constituer ainsi un binôme capable de se transcender dans tous les domaines d’utilisation ? Nul autre mieux que le cheval ne sait et ne ressent ce qui se passe dans son corps. Et dans ce sens, toutes les spéculations intellectuelles des humains sont stériles. La seule réalité réside dans la quête de l’Equilibre qui, lorsqu’il est atteint, modifie l’état de conscience du cavalier. Quand l’équilibre survient, le couple cheval-cavalier entre en harmonie avec l’universalité. A cet instant, seules comptes les sensations qui se traduisent alors en émotions extraordinaires. Alors, le temps s’arrête en même temps que toute activité mentale. C’est l’accès à la Présence. La conscience se voit alors modifiée et le cheval mène le cavalier dans une dimension transcendantale. Les deux se trouvent entre ciel et terre à l’instar de Saint-Georges. C’est ainsi la magie de l’équitation qui se transforme en art. Et chacun sait que l’art est divin dans son ultime perfection.